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FOUCAULT A MONTREAL

FOUCAULT A MONTREAL 9782924834138

19.95$

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Disponibilité: Pas en main, délai de 5 à 7 jours.

En 1976, Michel Foucault participe à une conférence organisée par l’Office des droits des détenus de concert avec l’École de criminologie de l’Université de Montréal. Il y présente ses réflexions sur l’usage des peines de substitution à l’incarcération qui, pour plusieurs, témoignent d’une tendance à l’adoucissement des punitions et présagent la disparition de la ­prison. Doutant que les sociétés qui y ont recours soient plus tolérantes, ­Foucault croit, au contraire, que l’utilisation des peines alternatives est symptomatique de l’extension d’une « société policière » qui ne ménage pas les efforts pour fabriquer des délinquant·es et punir les personnes faisant l’objet d’un ressentiment politique et populiste, qu’elles soient pauvres, migrant·es ou marginales.Dans cette allocution méconnue et longtemps oubliée enfin restituée ici, Foucault s’interroge sur la logique soutenant la surveillance accrue des personnes et annonce la transformation de la société en prison ouverte. L’auteur de Surveiller et punir doute que l’imposition de sanctions non carcérales témoigne qu’une rupture avec l’emprisonnement est survenue et suppose que le recours aux mesures probatoires et à la surveillance policière s’intensifiera avec le temps.Près d’un demi-siècle plus tard, qu’en est-il des perceptions de Foucault ? L’imposition de peines de substitution participe-t-elle à dématérialiser l’architecture pénale ? Vivons-nous dans une société moins tolérante aux « inconduites » ? Quelle raison pénale marque notre contemporanéité ? Comment ­fabrique-t-on des délinquant·es aujourd’hui ?Constitué d’entretiens avec les organisateurs de la conférence de Michel Foucault, Jean-Claude Bernheim et André ­Normandeau, et de spécialistes du contrôle social et de la criminalité, Jade Bourdages, Tony Ferri et Anthony Amicelle, Foucault à Montréal répond à ces interrogations et porte un regard critique sur la judiciarisation croissante des rapports sociaux.

Sylvain Lafleur poursuivant les réflexions de Foucault sur les sociétés de sécurité et s’intéresse aux rationalités politiques contemporaines et au contournement de l’État de droit. Chercheur indépendant, il détient un doctorat du département de communication de l’Université de Montréal où il a réalisé une thèse portant sur la généalogie de la gestion policière des manifestations supervisée par Brian Massumi. Il réalise actuellement une recherche sur les processus d’impunité nourrie des notions foucaldienne de « justice fonctionnelle » et d’« environnementalité ».Jean-Paul Brodeur est criminologue et chercheur. Il a été le directeur du Centre international de criminologie comparée (CCCI) et professeur titulaire à l’École de criminologie de l’Université de Montréal. Tony Ferri est chercheur au Groupe d’études et de recherches philosophie, architecture, urbain (GERPAU) et directeur de la collection « Logiques des pénalités contemporaines » aux Éditions L’Harmattan. Il est également conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation en France. Praticien de la criminologie appliquée, il est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles portant sur le système punitif contemporain. Anthony Amicelle est professeur à l’École de criminologie de l’Université de Montréal. Membre du Centre international de criminologie comparée (CICC), ses travaux portent sur les politiques contre la délinquance financière et les usages des nouvelles technologies développés pour gérer les tensions existantes entre les enjeux de sécurité internationale et de mobilités transnationales.Jade Bourdages est politologue et professeure à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal. Ses travaux portent sur le traitement judiciaire des jeunes et la construction de la figure du délinquant. Elle est membre du Centre de recherches sur les innovations sociales (CRISES), de l’Observatoire des profilages (ODP) et de la Coalition d’action et de surveillance sur l’incarcération des femmes au Québec (CASIFQ).Jean-Claude Bernheim est un militant et spécialiste des enjeux carcéraux. Il fut président de l’Office des droits des détenus et est l’auteur de nombreux ouvrages examinant des affaires judiciaires. Il enseigne la criminologie dans plusieurs universités (Laval, Montréal, Ottawa, Saint-Boniface) et participe aux activités de La Société John Howard du Québec.André Normandeau est professeur émérite de l’École de criminologie de l’Université de Montréal qu’il dirigea de 1970 à 1979. Il est l’auteur d’ouvrages sur la criminologie francophone et la police communautaire. Spécialiste des questions policières, il a participé à de nombreuses commissions d’enquête.